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Lever le «tabou»

tabou

Publié le 18 octobre 2018

L’essentiel: Pourquoi se pencher sur la prostitution maintenant?

Françoise Hetto-Gaasch: Nous y travaillons depuis le début de mon mandat. Nous nous sommes informés auprès de pays voisins sur leurs réglementations. Il faut réfléchir en termes de Grande Région. Si la France s’oriente vers une pénalisation des clients, cela risque de créer un déplacement vers le Luxembourg par exemple. Mais, il est vrai que le sujet de la prostitution a longtemps été tabou. Car il est désagréable. Ne pas en parler permettait de ne pas avoir à s’en préoccuper.

L’essentiel: Vers quoi ce débat doit-il déboucher ?

Nous voulons trouver des solutions en termes de santé, prévention et sécurité de ces travailleuses. Et leur offrir un cadre légal pour exercer leur travail. Les prostituées que nous avons rencontrées se disaient angoissées par des demandes de plus en plus extrêmes de la part des clients. Le but serait donc de les protéger et de rendre leur dignité à ces femmes et… à ces hommes, car il y en a aussi.

L’essentiel: Ici on parle de prostitution choisie, mais qu’en sera-t-il de l’autre aspect, la traite des êtres humains? 

Nous nous sommes rendu compte que nous devions travailler en réseau avec les autorités des pays voisins. Car la traite des êtres humains est aussi organisée en réseaux internationaux. Et elle est changeante. Au Luxembourg, elle a d’abord touché des femmes venues des pays de l’Est. Maintenant, nous avons plutôt à faire à des réseaux africains.

Recueilli par Séverine Goffin